Parade Phénoménale 2022

Le 2 octobre à la Parade Phénoménale du Festival Phénoména! Petite incursion dans la tête d’une balayeuse de cortège. Déambulatoire du Temps libre.

Documentation visuelle du processus menant à La Troupe expérimentale du temps libre (2017-2020)

Un mémoire écrit accompagne cette vidéo : https://archipel.uqam.ca/14984/1/M17109.pdf

Celui-ci permet de mieux saisir le processus qui a mené à la formation de cette troupe expérimentale et apporte une réflexion critique au sujet des pratiques artistiques collectives visant la transformation sociale

Labyrinthe X (Le sens des mots)

Lorsque tu ouvres les yeux après un autre moment d’absence, tu es complètement perdu au sein d’une forêt. Une nouvelle fois, la matrice des murs du Labyrinthe s’amuse à t’éloigner de ton objectif. Devant toi, cachée derrière de longues et de grandes lanières d’herbes, se trouve une porte de bois. Le palais est désert. La végétation abondante. Il y a des lustres que personne n’est venu ici. Le temps présent n’est plus celui d’autrefois. Tu ne comprends plus si c’est l’Avaleuse ou toi-même qui s’interpose. La gare n’est plus. Le Labyrinthe habille. Il n’y a plus de clé, plus d’invitation et aucun souffle de vent ne vient atténuer la chaleur des lieux. Dans les dimensions des possibles du Labyrinthe, il est un lieu où le Labyrinthe lui-même n’existe plus ; une sorte d’abris, un temps où les choses s’immobilisent. Dans cet endroit, tu crois pouvoir retrouver le bal et enfin tenir cette rencontre capitale qui te permettra de sortir du Labyrinthe. 

Les longues vignes qui couvrent la porte produisent du vin pour les régions du Haut au sud. Le vin des abricots se carbonise au son de la musique. La carbonisation, comme seule solution au déclin des espérances ; douce mélancolie qui enlace de son châle de noirceur chaque seconde du temps qui passe. Les pulsions des cœurs qui s’effritent, chaque désir qui s’essouffle, chaque histoire qui s’efface devant toi t’emplissent d’une tristesse que te transmet directement la ligne du temps et des espoirs perdus.

Sur la porte, une inscription demande une réponse simple. Une seule phrase : où allez-vous ? J’allais au bal, mais est-il terminé ? La porte ne semble pas avoir la capacité d’agir à la suite d’une question. Elle s’interroge puis constate qu’il s’agit bien d’une réponse même si cette réponse porte en elle-même le doute. Lentement, les pentures grincent et la porte s’ouvre sur un monde différent. Le bal n’est plus, le château non plus, mais de l’autre côté, un majordome t’accueille, un verre sertit d’or à la main. Le majordome est grand. Il ne porte pas de chandail et ses longs cheveux blancs signent son dos. Il porte un pantalon blanc taché de poussière. Tu t’attendais à voir la salle de bal, mais il n’y a pas de murs. Tu traverses un long boisé bordé de saules pleureurs. Tout au long de ce parcours, le chemin devient de plus en plus étroit.

Le majordome s’arrête. Devant toi, un cocher endormi monte la garde sur une vieille diligence. Le cocher te demande si tu as une invitation. Tu lui donnes le triangle qui vient de se matérialiser dans ta main, alors que tu le croyais perdu. Le cocher semblait s’attendre à devoir te refuser le voyage, il parait contrarié. Arrive soudain d’un pas élancé la marquise du Haut au sud. Elle est accompagnée de sa cour de serviteurs. Elle a l’air lasse et les explications du cocher sur ta présence l’exaspèrent au plus haut point. Elle devait faire le voyage seule dans la diligence avec sa demoiselle d’honneur. Celle-ci devra même la suivre à pied avec les autres serviteurs. Derrière toi, tu constates que les saules pleureurs déposent de vraies larmes de pluie avant de disparaître sous des torrents d’eau. Tu reconnais le souffle de l’eau qui frappe. Il s’agit d’un torrent de malheur sans fin. Le cocher frappe d’un coup sec les chevaux. Il est temps de se rendre là où dorénavant le bal se cache. Existe-t-il vraiment une porte de sortie ou s’agit-il d’un autre piège ? Que restera-t-il des mots quand ceux-ci disparaîtront dans le ventre sans fin de l’Avaleuse ? Que signifie vraiment le sens des mots si les lettres peuvent se désagréger et être dévorées sans pitié ?

(Merci à mon père pour la correction)

Avis de recherche d’inspiration

Recueil perpétuel | Encore toi!

Vers un refus global…

Je lui ai dit, en hachant mes paroles que nous devions manger pour le souper : « Trois rossignols ne peuvent me donner le bonheur. » Et le regardant bien en face : « Si je remplis la maison de rires tu sais ces beaux rires près de la route qui conduit à la forêt vas-tu me serrer la main ? » II a dit : « Oui. »

Thérèse Renaud, Les Sables du rêve, 1946

Ces voyages sont aussi dans le nombre l’exceptionnelle occasion d’un réveil.

Des perles incontrôlables suintent hors des murs.

L’inviable s’infiltre partout

Le règne de la peur multiforme est terminé.

Un nouvel espoir collectif naitra.

Nos passions façonnent spontanément, imprévisiblement, nécessairement le futur.

Nous poursuivrons dans la joie notre sauvage besoin de libération.

La poudre de comète

La poudre de comète
Comme une glace aux fraises
Se fonderait-elle sur mon tombeau chaleur?
Toujours est-il que les braises
Des volcans s’éclatent sur un rythme latin
Les lutins qui dansent sur un lit baldaquin
Abusent d’un autre calibre
Une balle heurte les jeux de cartes
Flottent les chats sur un océan de thon
Reprendras-tu un peu de poussière béton?
Silence des melons qui passent dans le salon
Le scorpion se pose des questions
Roi de pique et deux de trèfle
Sont-ils des sauterelles ?
Ou bien des lions qui chantent?
Ignores-tu vraiment où tu es?
Fais-tu semblant de disparaitre
Nuage de brouillard qui frappe le corridor
Remboursement du vol des morts
Vitesse ultra lente
Pente sans gravité
Entendras-tu enfin raisonner?
Les tambours des âmes